Procès à domicile : Interview de Jacky Sigaux et de sa troupe à la Main d’Or

Le metteur en scène Jacky Sigaux repousse les limites de la création et baptise son œuvre « Procès à domicile » ridiculisant les codes traditionnels de la société. La véracité de la justice conduit à une contradiction, suscitant le rejet à travers le regard du spectateur. Regard désabusé et décalé de la condition humaine et des institutions, arnaque et souvenirs d’enfance.

Fiche de présentation :

La justice est partout, nous la connaissions dans les tribunaux ; voici qu’à présent elle s’infiltre dans nos foyers ! Ce n’est plus simplement à la 17ème chambre qu’un citoyen peut être convoqué mais tout simplement dans la sienne ; oui, dans sa propre chambre ! Une journaliste de la célèbre émission « Ce n’est pas parce qu’on est parano qu’on est pas suivi » permettra de suivre les procès à domicile des 5 criminels les plus dangereux, les plus inquiétants, les plus recherchés par le système judiciaire international.

Seront donc jugés la Norme, la Connerie, la Bible, l’Amour… et le Coton-tige !
« Il est temps que la justice commence ! »

Nous arrivons sur place à 18h15, soit 15 minutes avant le coup d’envoi. Les gens pénètrent dans le théâtre. A notre tour ! Quelques pas et nous voilà devant « le mur des quenelles ». Mur sur lequel sont affichées de multiples photos représentants, une personne adoptant la posture du bras allongé, toutes plus atypique que les autres ! Nous les contemplons et déjà 18h25. Il est temps pour nous de prendre place dans « l’antre de la bête » chargé en émotions.

Nous nous installons tout émoustillés, une trentaine d’individus sur les startings blocks ! 18h30, 18h35, aucun mouvement de rideaux rouge à l’horizon… 18h40, le spectacle commence ! Pas le temps de bredouiller sur ce petit retard que nous voilà happés par la scène !

En observant le casting, nous nous attendions à une pièce très influencé par Dieudonné, au point que, pendant la pièce, on puisse se demander à quelle moment l’humoriste pouvait apparaitre ! Que nenni ! La pièce se détache des thèmes habituels de Dieudonné, notamment sur les points suivants : Mise en scène du comique de situation à travers le dialogue, les accessoires, les costumes, le fil conducteur est respecté bien que des sujets, parmi lesquels, la critique sociétale dans son ensemble soient survolés. Toutefois on verra, avec beaucoup d’amusement, le procès de la bêtise personnifiée. Lui seront reproché d’avoir contribuer à l’infantilisation de la société, notamment au travers de la Télé. On assiste avec une joie non-dissimulée au procès de la passivité humaine.

Nous ne pousserons pas la critique plus loin pour préserver votre envie d’aller voir vous même la pièce, ainsi que pour éviter de vous spolier… ce qui serait dommage :

Voir ici la présentation du spectacle par Jacky Sigaux, avec en prime quelques petits extraits.

Les plus :

• L’originalité et la liberté de ton avec laquelle sont traités les sujets.

• Le très bon jeu de scène des acteurs dans l’ensemble ! (Difficile d’en citer un plus qu’un autre).

• On ne voit pas le temps passer…

• Le sentiment de joie que dégage la pièce et qui ressort des comédiens.

Les moins :

• Peu d’écho (nous sommes là pour ça, non ?)

• Les sujets s’enchaînent parfois trop rapidement malgré la présence de Juliette Montel dans le rôle de la narratrice.

• On ne voit pas le temps passer. On regrettera que la pièce ne dure « que 1h20 ».

• Texte parfois lu. Détachement avec le public qui se ressent parfois.

En bref : un bon résumé des maux de notre monde, jugés sous vos yeux en 1h20

Pour une première Jacky, c’est très encourageant. On attend la suite avec impatience, en espérant que l’expérience de cette scène vous portera d’avantage à l’avenir !

Ci-dessous, l’interview de Jacky Sigaux et de ses comédiens, faite par le Cercle des Volontaires :

Tags : Société Théâtre