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Anaxandre

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  • Premier article le 16/01/2014
  • Modérateur depuis le 24/01/2014
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Derniers commentaires




  • 3 votes
    Anaxandre Anaxandre 23 juillet 2013 02:43

     Internet a ses avantages, et je ne cherche pas à critiquer le travail de madame Sigaut, ni à contredire par pur esprit de contradiction Nora Inu. Car en effet, quand toute notre éducation scolaire nous a imposé le grand Voltaire des Lumières, l’infatigable défenseur de la Liberté, le vaillant pourfendeur des superstitions, il est bon d’avoir une sorte de contre-argument. Mais l’erreur serait de tomber dans un nouvel excès inverse à celui, imposé, de notre jeunesse.
     Rien ne remplace, pour "une tête bien faite", en premier le scepticisme, en second l’étude des textes... sans plus avoir besoin de "Maîtres".



  • 2 votes
    Anaxandre Anaxandre 23 juillet 2013 01:52

     Pour reprendre l’argumentaire de madame Sigaut, il est vrai que Voltaire refuse les Arts et les Lettres à la populace (pas toujours si éloigné de Rousseau que ça l’Arouet !...), quand il écrit dans sa lettre du 1er avril 1766 à M. Dalilaville :
     "Je crois que nous ne nous entendons pas sur l’article du peuple, que vous croyez digne d’être instruit. J’entends, par peuple, la populace qui n’a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capaciité de s’instruire ; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir, comme moi, une terre, et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis. Ce n’est pas le manoeuvre qu’il faut instruire, c’est le bon bourgeois, c’est l’habitant des villes : cette entreprise est assez forte et assez grande."
     mais considérez maintenant la suite de la lettre :
     "
    Il est vrai que Confucius avait dit qu’il avait connu des gens incapables de science, mais aucun incapable de vertu. Aussi doit-on prêcher la vertu au plus bas peuple ; mais il ne doit pas perdre son temps à examiner qui avait raison de Nestorius ou de Cyrille, d’Eusèbe ou d’Athanase, de Jansénius ou de Molina, de Zuingle ou d’Œcolampade. Et plût à Dieu qu’il n’y eût jamais de bon bourgeois infatué de ces disputes ! Nous n’aurions jamais eu de guerres de religion ; nous n’aurions jamais eu de Saint-Barthélemy. Toutes les querelles de cette espèce ont commencé par des gens oisifs qui étaient à leur aise ; Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu."

     "Je suis de l’avis de ceux qui veulent faire de bons laboureurs des enfants trouvés, au lieu d’en faire des théologiens. Au reste, il faudrait un livre pour approfondir cette question ; et j’ai à peine le temps, mon cher ami, de vous écrire une petite lettre."

     Venir expliquer que ce Voltaire n’est décidément qu’un monstre doublé d’un salopard pour penser ce qu’il pense est un peu court en matière de réflexion historique. Que dit d’autre, dans le fond, un Mélenchon quand il critique le Tibet dans lequel il ne voit que des moines aussi oisifs que contemplatifs entretenus par les laboureurs et les ouvriers ?

     Ne vous contentez pas des morceaux choisis idéologiquement par les uns ou les autres, lisez et faites vous votre propre avis. Voilà ma ligne de conduite.



  • 2 votes
    Anaxandre Anaxandre 23 juillet 2013 01:06

      Un rare sens de la langue, une perfection de l’écriture doublée d’un art de la formule d’une redoutable efficacité ; le grand style du rythme de la phrase française dans toute sa pureté. Ici, pas de lourdeur, de mots rares et savants, de pédantisme de littérateur, de démonstrations forcées ou d’interminables phrases indigestes : la prose Voltairienne (bien moins son théâtre) est un modèle du genre.

      Je ne résiste pas à l’envie de citer ici le début cette célèbre lettre (mais il y en a tant d’autres de savoureuses) dans laquelle il répond à Rousseau (qui reste mon favori, mais comment ne pas reconnaître le talent de l’Arouet ?) :

      "J’ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain ; je vous en remercie ; vous plairez aux hommes à qui vous dites leurs vérités, et vous ne les corrigerez pas. Vous peignez avec des couleurs bien vraies les horreurs de la société humaine dont l’ignorance et la faiblesse se promettent tant de douceurs. On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j’en ai perdu l’habitude, je sens malheureusement qu’il m’est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi. Je ne peux non plus m’embarquer pour aller trouver les sauvages du Canada, premièrement parce que les maladies auxquelles je suis condamné me rendent un médecin d’Europe nécessaire, secondement parce que la guerre est portée dans ce pays-là, et que les exemples de nos nations ont rendu les sauvages presque aussi méchants que nous. Je me borne à être un sauvage paisible dans la solitude que j’ai choisie auprès de votre patrie où vous devriez être."


  • 2 votes
    Anaxandre Anaxandre 22 juillet 2013 23:02

     Votre ton et votre question suffisent malheureusement à montrer que votre opinion est faite sur le personnage (assurément détestable) et son œuvre (fort inégale, certes) ; je ne perdrai donc pas mon temps à tenter de vous expliquer ce qui reste et restera de Voltaire d’un point de vue strictement littéraire.



  • 2 votes
    Anaxandre Anaxandre 22 juillet 2013 20:55

     Passons sur ce sujet...
     Par contre, ne perdons pas de vue que Mme Sigaut donne elle aussi une vision partiale et réductrice du personnage par ses citations particulièrement choisies pour étayer sa thèse. Donc, à nous de savoir faire la part des choses (il n’est pas difficile de rabaisser un auteur du XVIIIème en comparant certains de ses écrits à notre vision moderne de l’humanisme).
     Bref, loin de moi la volonté de me faire l’avocat de Voltaire qui n’est au fond qu’un fervent propagandiste du libéralisme anglais (j’ajoute néanmoins que je peux par ailleurs l’apprécier pour d’autres raisons que sa pensée politique), puisque dans ces "grands" penseurs du siècle des Lumières, mes penchants sensibles et intellectuels me portent bien davantage vers un Rousseau.

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