@Gollum
Selon ta source, Saint-Augustin a varié.
De plus, saint-Augustin n’est pas tout le Christianisme. Et le principe fondateur du christianisme n’est pas dualiste, c’est un principe unique et c’est Dieu
La question du mal ici-bas a joliment été argumentée par Leibniz : Obtenir le plus grand Bien implique l’existence de quelques maux temporaires .
Par exemple, laisser le libre-arbitre, qui est tout le sel de la vie, c’est un très grand Bien, même si cela implique quelques maux.
Imagine une dictature implacable où tous les hommes n’ont d’autres choix que d’obéir au bien. Mais alors la question est : qu’est-ce que le bien ? Qui peut se targuer de le définir ? Le dictateur ? Qu’est-ce qui est le mieux ? Une société d’hommes libres qui hélas génèrent quelques maux, ou une société d’esclaves qui ne font que "le bien" ? Mais une société d’esclaves n’apporte aucun Bien pour Dieu. Il veut des hommes avec une certaine autonomie.
Plutôt que penser en termes de Bien et Mal, il faut penser en termes de Mieux.
En vérité, les maux que l’on endure ici-bas, qui nous infligent une si grande tristesse, seront lavés par l’immense joie de la résurrection. De plus, nous serons riches de l’autonomie acquise ici-bas, donc c’est mieux ainsi.
@Gollum
Le manichéisme est une religion bien différente du christianisme, et ces différences ont été exposées par Saint Augustin, manichéen converti au christianisme. La mythologie du manichéisme repose sur l’idée que l’homme est né du conflit entre les ténèbres et la lumière.
En christianisme, tout est né ex-nihilo de Dieu, et si mal il y a, c’est par absence de Dieu.
Le manichéisme est dualiste, il repose sur deux principes antagonistes lumière (le bien, la vie) / ténèbres (le mal, la mort) pour expliquer toute création.
Le christianisme est moniste, le seul et unique principe de création est Dieu.
@howakhan Cette guerre de tous contre tous est largement d’importation anglo-saxonne. C’est le cœur de la théorie libérale (cf l’analyse de Dany-Robert Dufour au sujet de la fable des Abeilles), et c’est la « vertu cardinale » de l’occident aujourd’hui. Mais le mal est très profond : — Que ce soit dans le système de la démocratie libérale (les parties concourent au suffrage, cf Art 4 constitution), qui, loin de faire émerger une pensée rationnelle, tourne systématiquement à ces duels de mauvaise foi particulièrement indigestes. — Que ce soit à gauche, dont l’idéologie ne veut voir que des classes en guerre les unes contre les autres comme causes de l’histoire. — Que ce soit au plan de la mythologie scientifique des origines où l’évolution des organismes est prises comme le produit de la lutte des espèces. ... De tous cotés, nous sommes livrés au paradigme de la lutte de tous contre tous, qui est paré de toutes les vertus, mais qui ne fait jamais que légitimer les comportements de prédation. C’est cela le prix d’adhérer à l’occident.
C’est un système avilissant et il faut tout faire pour en sortir.