Reste donc aux théiste le créationnisme d’intention : la divine providence aurait établi les lois de la nature de telle sorte à aboutir inéluctablement au fil d’une évolution inhérente au fonctionnement de ces lois (donc sans intervention divine pour donner de coups de pouce comme dans l’intelligent design), à un être doué de raison et de libre arbitre, à l’instar du Grand Légiste. Ça laisse une marge de hasards et de ratés, condition à l’aboutissement d’un libre-arbitre non rigidement pré-programmé.
Infortunément, cette thèse pose un problème éthique, le mal n’est alors pas du aux péchés des hommes, mais il est inhérent à l’intention créatrice, ce qui invalide la caractéristique divine d’infinie bonté. Certes, dans le récit évangélique il rattrape le coup en s’auto-sacrifiant à sa propre intransigeance, mais c’est reconnaître alors un défaut initial de conception, ce qui invalide alors son infaillibilité.
Un tel Créateur faillible -voire malintentionné, c’est la thèse de Marcion- n’est pas compatible avec les religions abrahamiques, donc c’est auto-réfutatoire.
Exit Deus