@maQiavel
" Sinon, j’ai une approche fonctionnelle du langage, je ne suis pas attaché aux mots comme à totem, seulement, pour être compris, un mot doit renvoyer à un contenu précis, s’il renvoie à deux ou plusieurs contenus et qu’ils se confondent tous, on ne peut plus se comprendre."
Tu as
raison, il faut définir ce qu’on entend par fascisme, sans quoi ce
mot ne sert qu’à désigner commodément l’ennemi absolu (usage
propagandiste), sans se rendre compte qu’on est en train de lui
ressembler : cela
m’évoque les antifas, ou un Manuel Valls.
Je me souviens ici de ce que disait Bégaudeau au sujet de Manuel
Valls : sa
haine du FN, exprimée avec une telle férocité dans un discours de
je ne sais plus quelle campagne électorale, nous fait penser qu’il
y a "des molécules fascistes qui s’agitent en lui".
Ceci étant
dit, je suis pour l’usage du mot fascisme pour la force de
répulsion qu’il véhicule. La question n’est pas
d’en faire un totem aux
contours volontairement flous,
c’est d’en donner une définition qui englobe des réalités en
apparence différentes. C’est le travail du concept. Quand je vois
un caniche, un fox à poil ras, un basset, un bouledogue ou un setter
irlandais, je ne vais pas dire qu’on ne peut pas les ranger dans la
catégorie « chien » sous prétexte qu’ils sont très
différents. Le
concept doit être jugé à l’aune de son efficacité épistémique.
Est-ce qu’il nous permet de mieux comprendre le réel ou pas ? En reprenant l’exemple des chiens, si je vois pour la première
fois un chien d’une race qui m’est inconnue, vais-je oublier le
concept de chien incluant le fait qu’il peut mordre ? Non,
bien sûr, je serai prudent.