@micnet
"si effectivement les spiritualités païennes étaient si
bénéfiques pour l’homme (blanc), dans ce cas, toujours en adoptant une
posture darwinienne, elles n’auraient jamais dû disparaître et le
christianisme n’aurait jamais dû s’imposer. Si le christianisme a pu se
propager aussi massivement, c’est peut-être qu’en définitive il
répondait à un besoin des hommes, tu ne crois pas ?"
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Je me permets une incrustation dans cet échange, parce que ce point avait été laissé en suspens la dernière fois. Si le christianisme a duré aussi longtemps et aussi massivement, c’est précisément en raison de la perte de toute sacralité. Plus un dogme est populaire, plus il profane. Jünger a très bien résumé ça en disant que la substance se noie dans la quantité. On ne peut pas conclure à la légitimité d’un dogme en raison de sa percée quantitative. Il n’existe aucune doctrine sacré qui soit populaire. Le sacré a toujours été masqué à l’humanité, et ça ne peut pas être autrement (le paganisme, a toujours été, aujourd’hui plus que jamais, le support de doctrines initiatiques secrètes — gnose, religions à mystères, hermétisme, alchimie). On peut même pousser le bouchon plus loin en disant que le christianisme a perduré aussi massivement parce qu’il fut — et est toujours — une réussite sans précédent en tant qu’ingénierie sociale. Comme l’a dit Nietzsche, le christianisme est un dogme de faible, et si Mr Pouik-Pouik était là, je rajouterais un dogme de tafiole. C’est précisément son immense popularité qui signe sa déchéance