L’homme de ma vie

 

Je connaissais un vieux garçon

Qui pour moi, avait un peu trop d’affection

De la tendresse... une étrange tendresse

Il s’est immiscé dans ma vie, puis s’est imposé petit à petit

Il voulait se rendre maître et possesseur de mon esprit

Mais n’y est jamais parvenu...

C’est mon âme qui lui opposa une franche résistance

Un reste de liberté qu’il n’a jamais pu soudoyer

Il était comment dire, particulièrement pesant

J’aurais pu le porter... mais pas le supporter

Il avait de ces manies, de ces habitudes, de ces principes, de ces tics, de ces tocs

Qui vous font regretter d’être et d’avoir été !

Il fouillait dans les poubelles de mon histoire la plus intime

Lisait et relisait mes mémoires et déchirait les plus belles pages

Il avait du mal à me mettre en boîte...

Alors il mettait tout à sac...

Il saccageait des pans entiers de mon existence...

Il se faisait passer pour moi,

Pour corrompre les uns et rompre le cou des autres...

Il me tenait la main pour que j’écrive et j’envoie des lettres d’adieu aux êtres de trop... Tous ceux qui m’aimaient pour de vrai.

Il n’y croyait pas... n’y a jamais cru... à l’amour des autres...

Le mien, il n’osait l’espérer... le sien lui suffisait

Il était envahissant... et se croyait envoûtant...

Un peu bête... un peu méchant comme tous ceux qui veulent paraître intelligents.

Sa géométrie n’était pas variable, sa physique n’avait rien de métaphysique... il était toujours là au mauvais moment... pour passer à côté... ou pour m’empêcher de passer... un boulet ?

Non... mais à lui seul il incarnait toute la loi de la pesanteur.

La chute des corps et la fuite des esprits...

A force de le haïr... j’ai fini par l’aimer...

C’est fou, on peut se débarrasser de tout...

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