Dans tout ce qui a été conçu, imaginé, inventé, rapporté, pour tenter de démolir Trump, il ne s’est pas trouvé un(e) seul(e) ancien(ne) salarié(e) pour venir le dépeindre en tyran, en exploiteur, en esclavagiste.,. Bien peu l’ont remarqué cette "carence" de la propagande clintonienne..
Et, dans l’édition de Libération d’aujourd’hui, on lit sous la plume d’un envoyé spécial dans l’Amérique profonde, d’un quotidien peu suspect trumpisme :
« Cette ville (Wilkes-Barre, en Pennsylvanie)a
besoin d’emplois, résume Bob. Ce pays a besoin de se remettre au travail.
Il faut reconstruire les routes, les ponts. »
« C’est vrai que ceux de Wilkes-Barre tirent la tronche. « Beaucoup de gens sous-estiment
l’intelligence de Trump. On ne peut pas être idiot quand on a autant réussi
dans sa vie, pas vrai ? »
« Les propos trash du
républicain sont un non-sujet. « Il n’a pas dit des
choses si horribles. Et puis, vous savez, il a embauché plein de Noirs, plein
de femmes. Et il les paie bien. »
Pour n’avoir jamais entendu, ni lu, le contraire de la part des détracteurs du président élu, je suis bien obligé de tenir ce témoignage pour fiable. Les démocrates ne l’auraient pas loupé s’il avait été vulnérable sur le plan social.
"...On a pas la même vision du monde , c’est tout..."
Ben non, ce n’est pas tout : nous n’avons pas non plus la même vision de l’homme et de ce qu’il est convenu d’appeler l’humanité. Là, maintenant, c’est bel et bien tout !
"...le monde a changé et les lignes de fractures avec, c’est ainsi que vous avez par exemple de nombreux natios qui saluent la mémoire de cet homme, certes, ils ne font pas partie de l’ancienne génération mais ils vivent avec leur temps."
Moi aussi. A tel point que je ne perds jamais de vue une autre "ligne de fracture", celle qui sépare les pays efficients des pays foireux, et qui est à l’origine de la Grande Migration Sud-Nord en cours depuis plusieurs années.
Cela fait que je comprends mal les "natios" qui vont chercher des exemples et des modèles chez des bonimenteurs torrentiels, en charge d’Etats exotiques plus ou moins folkloriques, prêtant à sourire depuis que la Guerre froide est terminée.
"Il est tout à fait normal qu’un président Russe..."
D’autant plus qu’il est géopolitiquement important pour la Russie de conserver un pied bien ancré dans la Caraïbe et que, sur ce plan, il est question de rétablir une présence militaire russe à Cuba.
« … la lutte se
déroule entre ceux qui défendent la souveraineté de leur nation et ceux qui s’y
opposent et prônent la dissolution des nations dans des structures supranationales.
Castro est le symbole de la souveraineté de Cuba contre l’impérialisme
américain et est donc un modèle pour les premiers. »
Si Castro s’est retrouvé
dans la peau du « symbole de la souveraineté de Cuba contre l’impérialisme
américain », ça n’en fait pas pour autant un défenseur de la souveraineté
des nations. C’était un internationaliste comme tous les communistes, qui ne
font, le cas échéant, qu’exploiter le sentiment national par opportunisme
temporaire.
Et si quelqu’un incarne
aujourd’hui la souveraineté des nations, c’est Vladimir Vladimirovitch Poutine,
qui n’est pas, lui, le chef d’Etat d’une nation folklorique.
« Je crois
qu’idéologiquement parlant, César ne peut pas comprendre Castro, c’est un monde
différent. »
Je peux comprendre Castro. En revanche, je ne peux pas souscrire à la conception de l’homme théorisée par les Lumières
et leurs héritiers, dont Marx et Engels. Le vrai monde est différent de leur
monde à eux.
« La devise de mémoire était le christ et le
roi. »
Por Dios, por la Patria y el
Rey, mais il faut se garder des conclusions hâtives. Je suis agnostique, après
avoir été élevé dans la religion catholique, qui n’a pas toujours charrié les
bons sentiments poisseux qui l’a pollue de nos jours.
Ce qui fait que j’éprouve
encore une certaine bienveillance à l’égard de ce catholicisme-là, se situant
aux antipodes de la religion du ressentiment que dénonce Nietzsche.