Barbara Stiegler est une professeure d’université exigeante.
En interview, elle ne fait pas de compromis avec la rigueur du raisonnement et
de l’analyse pour exposer la complexité de sa pensée qui s’applique à des réalités
complexes. Pas de démagogie.
Elle ne se réfugie pas non plus dans des explications surplombantes
et générales en évoquant ce qui est difficile et problématique tout en se
protégeant de désigner les responsables et les responsabilités en amputant ou
adoucissant une partie de la réalité au
nom d’une neutralité qui serait scientifique comme on le voit assez souvent de
la part des universitaires s’exprimant dans les médias.
Je pense qu’elle tient pleinement son rôle d’universitaire par
cette attitude vis-à-vis de la formation des étudiants et de la société. Elle n’oublie
pas de rappeler que l’université est en danger. Ce danger est vital pour le
pays. Certains redoutent des esprits bien formés en nombre, poussés jusqu’au
bout de leurs capacités, autonomes et curieux au-delà des champs d’utilités qu’ils
désignent et valident.
Désolé Zemmour
explicite lui-même son contentieux avec la république en évoquant son système de référence. J’avoue
que moi-aussi j’ai été surpris d’un tel dévoilement parce que cela évidemment dessert
sa méthode habituelle qui lui réussit assez bien. Elle consiste à poser une affirmation, accepter l’argument
de son contradicteur en en soulignant ostensiblement la valeur pour finir par
le relativiser et ainsi de suite. Avec A Bauer, il a été pris à son propre jeu
parce que celui-ci a inversé la méthode. Il a spécifié à chaque tentative de
relativisme ou contournement le point spécifique et irréductible de désaccord. Cela
a amené me semble-t-il Z à devoir pousser sa cohérence de plus en plus loin en
expliquant le contentieux qu’il voit entre la monarchie, l’église catholique et
la république au déficit de cette dernière. Je comprends mieux son admiration
pour le régime de Pétain.
On pourrait
dire que c’est une manière de travailler à rendre honorable une composante idéologique
du RN et plus si affinités. Z n’a pas intérêt à ce dévoilement trop tôt. Gageons
qu’il saura brouiller les pistes mais pour moi, la messe est dite.
Tout cela
est dit un peu rudement parce qu’il faudrait un article entier pour décrire les
habiletés et finesses rhétoriques et tactiques de Z qui sont bien réelles.L’intérêt de certains médias à cette promotion est bien réel aussi.
Quant à
Onfray, laissons-lui le bénéfice de son auto-définition et du contexte de
celle-ci sans oublier ses talents de philosophe-débroussailleur, d’écrivain,
d’éditorialiste et polémiste.
Assez
étonnant, Onfray qui se laisse mener par le bout du nez par Zemmour qui joue le
rôle de l’examinateur pointilleux pour au final dire « Oui, je suis la
gauche qui perd mais dans l’honneur ».
Ce sont les
abonnés des fins de mois difficiles et de l’humiliation sociale qui vont se
sentir soutenus. J’espère que c’était un coup de fatigue pour Onfray.
J’ai préféré
le débat Bauer/Zemmour dans lequel Bauer
pose méthodiquement des repères clairs devant lesquels Zemmour ne peut se
dérober et doit préciser ses valeurs et expliquer de fil en aiguille qu’il est
anti-républicain.
Il me semble que vous vous y connaissez aussi en escroquerie .
Ne
me dites pas que vous ne vous êtes pas aperçu que le terme gauche est colonisé
par toute une volée de coucous. Figurez-vous que F Hollande, Pierre Moscovici, R
Glucksmann qui a trouvé dernièrement un emploi à l’UE, les membres de la
fondation Jean Jaurès, les permanents et élus du PS et bien d’autres arborent
le plumage et donnent encore des leçons et des conseils. Des leçons de coucous d’après
certains ornithologues.
D’autres
encore essaient d’installer comme référence l’axe démocrates/républicains à l’américaine,
c’est dire.
Beauté, découverte, conscience d’être vivant, accès à de nouveaux savoirs, ignorance et irresponsabilité collective avec une primauté
accordée à nos dirigeants afin de ne pas manquer d’égard envers leurs
prérogatives. Tout se bouscule dans nos têtes.
Merci à vous et merci à Serge Dumont pour ce travail, ces
superbes documents et ces informations qui nous font mieux connaître et
comprendre toue l’étendue et la richesse
de ce patrimoine dont nous vivons,
souvent dans l’ignorance et l’irrespect.