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Commentaire de Catherine Segurane

sur Dialogue entre Jean-Pierre Petit et l'abbé de Tanouarn sur la Bible en BD non censurée


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Catherine Segurane Catherine Segurane 19 décembre 2011 12:56

@ Pierre Régnier

Vous pourrez certainement comprendre la problématique qui suit :

La religion nous RELIE : pas seulement à un Dieu hypothétique, mais aussi à nos ancêtres (matériels ou spirituels) ; à leur époque (plus violence que la nôtre), à leur mentalité (plus violente que la nôtre également).

D’où une très grande violence dans les textes religieux.

Je ne leur reproche pas cette violence. C’est celle de leur époque. Si nous voulons être un tant soit peu RELIES à cette époque, il nous faut savoir l’entendre et en faire quelque chose.

Il est évident qu’il n’est pas question de sacraliser cette violence ; d’y voir, comme les musulmans, la voix même de Dieu, et de décider de l’imiter !

L’Eglise catholique a toujours pris beaucoup de distance vis à vis de l’Ancien Testament. Lisez si cela vous interesse la Bible de Jérusalem, publiée avec son imprimatur : l’exégèse y est reine, et l’on ne cesse de nous répêter que la Bible n’est pas un Livre, mais un RECUEIL de livres, d’époques, de genres et d’autorité différente.

Sur les différents textes de ce recueil, l’Eglise, qui est autoritaire, se réserve le monopole de l’interprétation, mais ELLE INTERPRETE. Il n’est pas question de fondamentalisme catholique ! Cela n’existe pas ! et il n’est pas davantage question de dire que les massacres du Livre de Samuel sont une excellent chose voulue par Dieu ! Je ne connais aucun théologien catholique qui dise ça.

Ensuite, le problème est de savoir comment se situer par rapport à ces textes horribles.

Personnellement, j’aime beaucoup l’idée que Dieu a dû prendre l’humanité au niveau où elle était (spirituellement et moralement très bas) et qu’il s’est courageusement attelé à la tâche, sans la haïr ni la mépriser, mais sans la féliciter non plus pour ses massacres en tous genre.

La tendresse vis à vis des "mauvais" passages de la Bible est une sorte de façon de se pencher sur son passé.

Quand un "mauvais passage" concerne le Christ (c’est rare, mais il y a quelques endroits où il peut montrer quelque irritation), les croyants les affectionnent particulièremement ; ils y voient une preuve d’authenticité (si la Bible était une fiction, Jésus y serait irréprochable à 100 % du temps).

Ces discussions sont complexes, et deviennent vite très animées, mais en tous cas, il n’y a, chez les chrétiens, aucune complaisance dans les massacres.

Ils sont juste réac, ça c’est clair.Trop réac pour moi en tant que femme et féministe. Mais de là à les mettre dans le même sac que les admirateurs de Mahomet le pillard esclavagistes ... faut pas exagérer ... quelque sens des nuances ne nuit pas.


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