La volonté générale, ça ne veut rien dire.
Le peuple, c’est une foule de "Je", qui ont chacun une volonté différente.
Cette union des "Je" est impossible.
La résistance ne peut être cohérente et bénéfique que si le peuple se confie à une seule volonté, celle d’un homme qui a l’amour du peuple : un Roi.
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Le peuple n’est qu’une foule d’individus isolés, indépendants les uns des autres dans leur être moral comme dans leur être physique, donc chacun a sa volonté comme il a ses organes, et par conséquent (peuple) est une fiction par laquelle on fait abstraction des individus qui le composent pour en faire un être collectif, être idéal, être de raison qu’on ne peut voir, entendre ni toucher ; et si l’on demande où est le peuple, il est partout par ses individus et n’est nulle part comme peuple.
C’est cet être idéal et sans réalité individuelle qu’on revêt de
toutes les perfections, de toutes les qualités et de tous les pouvoirs ;
à qui l’on attribue une volonté, une raison, une force et qui cependant ne peut avoir que les volontés presque toujours contradictoires des individus, leurs raisons discordantes, et leurs forces aveugles et brutales.
Une armée aussi est une réunion d’individus mais elle n’est ni une abstraction, ni un être idéal et de raison, parce qu’elle est un corps et un corps organisé,
qui a son chef et ses membres, c’est-à-dire un pouvoir et des
ministres, ainsi une armée est une société et une société en armes, la
plus parfaite image de la société monarchique.
Son chef s’appelle « général »,
mot extraordinaire particulier aux sociétés chrétiennes et dont la raison est prise dans ses croyances ;
mot qui n’a point d’analogue dans aucune langue ancienne ni payenne,
mot
qui exprime l’unité du corps dont le « général » est le représentant
universel, c’est l’armée toute entière réduite en quelque sorte à sa
plus simple expression, puisque le « général » parle seul et agit au nom
de l’armée.
Ainsi,
avant toute organisation, le peuple n’est qu’une foule, c’est un corps avec son chef et ses membres ;
il n’était pas souverain, il n’était rien, il est devenu sujet puisqu’il a reconnu un pouvoir, il redeviendrait foule s’il perdait son organisation.
(Louis de Bonald)
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Les foules sont impuissantes, ce qu’il faut, c’est une armée !