@Hijack ... La question est d’abord celle-ci : les hommes sont-ils (au moins potentiellement) doués de liberté spirituelle ou bien au contraire la liberté appartient-elle à Dieu seul ? Si un musulman pense que les hommes peuvent être libres, alors il est mu‘tazilite, peut-être sans le savoir. Le problème est que l’islamologie et l’histoire nous apprennent que l’islam a rejeté le mu’tazilisme comme une secte déviante.
@maQiavel "Sinon, je ne pense pas qu’il y’ait un musulman standard qui ferait du Coran une norme juridique devant s’imposer." Ce n’est pas ainsi que le problème se pose pour un islamologue comme TR qui travaille au niveau axiomatique : https://www.lesclesdumoyenorient.com/La-querelle-de-la-liberte-chez-les.html?preview=true Les sociétés sont structurées en profondeur par des principes que la plupart des membres de cette société ignorent mais qui déterminent pourtant leur vision de la réalité, leurs comportements et leurs conditions d’existence.
@maQiavel Ramadan a évolué sur la question de la laïcité selon ses propres paroles. Et il y a plusieurs conceptions de la laïcité en débat : par exemple d’un côté celle d’une invisibilité publique de la religion et d’un autre côté celle d’une pluralité religieuse publiquement visible (à laquelle est favorable Ramadan). La question de la laïcité en justice est encore plus complexe pour un musulman puisqu’elle suppose une négation et non seulement une adaptation du principe fondamental selon lequel le Coran tient formellement lieu de Constitution. C’est une contradiction tragique et indépassable malgré toutes les acrobaties intellectuelles imaginables, quand bien même seraient-elles bien intentionnées et entreprises par de sincères réformateurs.
@zak5 C’est le côté intellectuellement intéressant de l’affaire : l’islamologue Ramadan est bien obligé d’admettre qu’il est préférable pour lui d’être jugé selon la la loi d’une République laïque où la fornication relève de la liberté sexuelle personnelle.