@yoananda2
Les indiens disent (de mémoire)) : la
terre n’appartient à l’homme c’est l’homme qui appartient à la terre. Je
partage ce point de vue mais la aussi, ce n’est pas réaliste.
Parce-que
vous la dîtes en mode spirituel (philosophico-spirituel). En mode scientifique,
ça fait : La Terre n’a pas besoin de nous pour continuer, mais nous avons
besoin d’elle pour vivre. La planète peut éternuer un bon coup une sixième
fois, elle s’en remettra et nous on risque de disparaître, ou à peu près, avec
la sixième extinction des espèces. On
peut trouver les mots assez vite pour décanter certaines réflexions
spirituelles.
J’irais voir l’interview.
Ne pas s’inquiéter
des 3 ou 4 premières minutes quand elle parle de Yann Arthus Bertrand avec qui
elle a travaillé. Après ça passe très vite à autre chose et on n’a plus affaire à
une bobo. L’économie symbiotique contient des évidences intéressantes avec des
applications fertiles.
En effet, mais ce n’est pas forcément une
"volonté", c’est plutôt une nécessité économique, pas le choix dans
le système de faire autrement pour un éleveur, et ceux qui ont pensé le système
l’ont fait à une époque ou l’homme survivait à peine et ils étaient LOIN de ces
problématiques.
La révolution
industrielle serait venue à un endroit ou à un autre de la planète, de toute
façon. Et c’est le développement de sa puissance qui nous a dépassés. Un autre
paradigme que celui occidental aurait-il permis de contrôler cette révolution
et la réussir, eu lieu de libérer un Frankenstein ? Science sans conscience n’est que ruine de l’âme : la
conscience des enjeux de la science a toujours existé, mais l’occident n’avait
pas le paradigme pour la porter. L’imaginaire commun, ou le spirituel, a été
vandalisé par le monothéisme (Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du
ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre : ben voilà, c’est
fait, on a l’air cons maintenant). Comme une espèce invasive, quand un
monothéisme est passé, il ne reste plus rien derrière et c’est lent à la
repousse. Le problème de la nécessité commune est qu’elle ne peut pas être
simplement politique. La DDHC, c’est bien joli mais un simple catalogue des
droits ne fabrique aucune nécessité commune. L’enjeu à venir est bien le
réemboitement d’un politique et d’un spirituel qui replacera un bon paradigme :
une nécessité commune « grisante » qui remettra en ordre économie, écologie
(c’est le même mot, n’est-ce pas…) et science.
Je continue
un peu hors sujet, mais ça complète aussi votre échange avec medialter. La DDHC
a été rédigée en réaction contre la rigidité des trois ordres de l’Ancien Régime,
ou castes, qui étaient sclérosées. Et ce droit de l’hommisme, on le
sait maintenant, n’aboutit qu’à l’anomie d’une société, même s’il a sans doute
été nécessaire et libérateur durant deux siècles. Dumezil a expliqué la
nécessité d’une société fonctionnelle. Il est « anormal » de demander
à un gosse « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard », on devrait lui
demander « Comment veux-tu être utile plus tard ? ». Un bon système
scolaire devrait aboutir en fin de collège au diplôme d’un métier. A chacun
ensuite de continuer, ou pas, vers une filière ingénieure, ou scientifique, ou intellectuelle. Et
j’aimerais bien que nos « penseurs » soient des ingénieurs, qui ont
produit des résultats, agi sur la matière, compris avec l’expérience du
concret, plutôt que des intellos qui ne jonglent que des abstractions
conceptuelles. Sans aller vers un retour aux castes, on peut faire revenir l’évidence
d’une société fonctionnelle qui distribue des places utiles à chacun et non des
simples jobs réduits à la nécessité de tirer du pognon pour sa famille. La « solidarité »,
la « participation », le « vivrensemblisme » même la
politique, l’économie et le reste, fonctionneraient avec le sentiment d’utilité
réelle de chacun à la société.