@yoananda2 On est d’accord que l’acception de la légitimité a changé, mais pensez-vous que dans le futur le principe que certains humains ont un droit intrinsèquement supérieur aux autres redeviendra la norme ? C’est vrai que cela a été le cas lors du nazisme, et demeure dans certaines sociétés contemporaines.
On parlait du colonialisme du 19 et 20è siècle, il était idéalisé à l’époque par l’objectif d’’’apporter les bienfaits de notre civilisation’’ -il y a du reste eu des médecins, éducateurs, ordres caritatifs qui ont oeuvré en ce sens-, mais on sait que ce n’était pas le motif principal (accès aux ressources, puissance géopolitique, etc.).
La notion de légitimité au sens contemporainest liée aux droits humains fondamentaux (égalité entre humains), et au droit des peuples à disposer d’eux mêmes (autodétermination). Elle procède du peuple. Ces notions ont commencé à apparaitre au 18 et 19è siècle et sont désormais formalisées dans la Déclaration Universelle des Droits Humains notamment. C’est souvent violé, mais c’est néanmoins la référence désormais.
Jadis la souveraineté était conquise par la force et ’’légitimisée’’ par un supposé droit divin, ou juste par l’ancienneté d’un pouvoir établi (dynasties, tradition...), le peuple avait juste le statut de ’’sujets’’.
@JPAGO La puissance de la France par rapport aux autres nations dépend de son poids démographique, économique, militaire. Ce poids était considérablement supérieur au 18ème siècle que désormais, non pas du fait du régime politique, mais de l’évolution du monde. Le Royaume Uni nous a dépassé après la chute du premier empire et est devenu alors 1ère puissance mondiale, il a été dépassé par les USA après la première guerre mondiale, et actuellement nous sommes à un niveau quasi équivalent, alors que c’est resté une monarchie : le type de régime ne change pas fondamentalement les données. Nous ne représentons plus que 0,85% de la population mondiale, soit une proportion 5 fois plus faible qu’au 18è siècle !
@yoananda2 La notion de légitimité ne découle pas de ce qui existe dans le règne animal, mais est liée à l’acceptation [par opposition à ce qui est imposé de force ou arbitrairement] d’une organisation ou d’un pouvoir, sur la base de principes élémentaires telle l’égalité de nature entre humains ou encore l’intérêt général. Donc la souveraineté imposée à un autre peuple asservi est par nature illégitime.