@Gollum Il avait par ailleurs son propre récit théologique assez librement extrapolé des écritures, mais retenons en tout cas que déjà à cette époque il avait formulé la remarque que le ’’littéralisme’’ biblique n’est pas tenable. L’église a sur ce point sensiblement évolué au siècle dernier, concernant l’ancienneté du monde et l’évolution par exemple. Ezechiel semble resté à la doctrine traditionaliste à la Pie X.
Déjà au 2ème siècle, le théologien Origène (certes pas reconnu canonique) donnait des exemples d’incohérences dans la chronologie de la Genèse et évoquait le caractère allégorique.
citation : ’’ Quel est l’homme de sens qui croira jamais que,
le premier, le second et le troisième jours, le soir et le matin purent
avoir lieu sans soleil, sans lune et sans étoiles, .... À
quoi bon en dire davantage lorsque chacun, s’il n’est dénué de sens,
peut facilement relever une multitude de choses semblables que
l’Écriture raconte comme si elles étaient réellement arrivées et qui, à
les prendre textuellement, n’ont guère eu de réalité’’
’’Or l’univers existe, c’est qu’il y a bien eu Création par Dieu, à moins
de croire que l’univers est éternel, ce qui est impossible, puisque tout
ce qui se passe aujourd’hui à un instant t, se serait déjà produit des
milliards et des milliards d’années dans le passé. Le temps ne traverse
pas l’infini’’
Vous postulez un Dieu éternel, et il faut effectivement que quelque chose préexiste pour donner naissance à notre univers (ou bulle d’univers). Mais cela ne prouve pas un dieu omniscient avec une volonté créatrice et un pouvoir infini.
Le scénario le plus simple postule un vide primordial éternel, siège de fluctuations quantiques aléatoires de résultante nulle ; au cours de l’infinité du temps, il finit par se produire des pics locaux d’énergie, correspondant à l’énergie du big bang (dont le pape avait raison de l’assimiler au fiat lux ...l’intention et le Verbe en moins). Une quasi infinité d’univers avortés peuvent s’être produits, le nôtre s’est avéré viable (lois de la physique adéquates), d’autres sont théoriquement possibles -chacun dans son espace-temps-. Ce n’est pas ’’surnaturel’’, c’est dans le package des lois de la physique étendue (relativiste et quantique).
Si notre monde est imparfait, ce n’est pas pour nous mettre à l’épreuve afin de gagner ou pas un ticket pour un autre monde parfait (mais avec tant de souffrance pour tous), mais parce qu’il s’est constitué de rencontres de hasards et lois physiques qui se sont trouvés être plus ou moins adéquatement assorties.