« de la paresse peut naître le génie, la création ! »
... ou la radiation :D mais je vous rejoins blague à part.
Purely this :
« appréciez le glouglou de votre cafetière lorsque le café coule tandis
que les oiseaux chantent et que le soleil pénètre gentiment dans votre
salon ! »
« Tu m’expliqueras comment il serait possible pour l’humanité de survivre
sans les produits de son travail... Nous ne sommes pas dans un jardin
d’Eden, où il n’y a qu’à se baisser pour ramasser la nourriture.
Donc,
c’est sûr que c’est une parole un peu dure pour les coeurs sensibles,
il n’empêche que c’est une parole de bon sens et qui est vraie : Sans
travail, on ne peut rien avoir, même pas le minimum pour survivre. »
Mon cœur va bien, rassurez-vous :)
La
genèse c’était pour montrer que l’idée qu’il faille travailler sans
cesse sous peine de mort ne date pas d’hier. Et corrélativement : que
surmonter cette nécessité est un peu l’idéal des êtres humains,
"conjurer le sort", depuis des millénaires.
Nous n’avons jamais
été si près de nous en affranchir avec l’évolution technologique, les
machines assurant une grande partie de ce travail "maudit", tant et si
bien qu’il "disparaît" comme disait fort justement Paul Jorion.
Je
partage aussi votre idée que le travail sert à satisfaire des besoins,
et que s’il n’y a plus de besoin, plus de travail. Il est à cet égard
logique de bosser moins en 2013, par exemple, qu’après les guerres qui
laissèrent toute l’Europe à reconstruire.
Pourtant et bien que
les besoins soient en grande partie pourvus, et alors qu’il n’y a
objectivement plus assez de travail, on oblige les gens soit à
travailler toujours plus, soit à chercher du travail qu’on leur refuse.
Le
partage des fruits du travail n’est plus assuré de manière à assurer la
pérennité d’un modèle économique basé sur ce rapport demande =>
travail pour la satisfaire => salaire => demande et on recommence.
Ne
pas partager pourrait sembler à l’extrême normal dans la mesure où
certains, c’est vrai, n’ont pas envie de travailler. Mais quand des gens
veulent travailler et ne le peuvent pas, ils sont injustement privés de
leur subsistance (en violation d’ailleurs de l’article 23 de la DUDH).
Comme
vous je pense que le travail — ou l’effort pour distinguer mon idée de
la vôtre — est nécessaire non seulement à la survie, mais au bien-être.
En être privé est une réelle cause de souffrance, pas seulement
financière, et je sais de quoi je parle.
Je suis à cet égard
convaincu qu’un revenu de base permettrait de libérer un immense
potentiel d’envie et de talents qui ne peut en aucun cas s’exprimer
quand les gens en sont réduits à chercher quelque chose qui n’existe
pas.
Ce qui me titille et pour en revenir à ma citation, c’est
que malgré l’absurdité de cette situation, l’on nous fait croire que
seul "le travail rend libre" — ça c’est la provoc’ du jour. Je pense que
rien n’a vraiment changé depuis l’Éden et que les tenants de l’ordre
établi tirent toujours sur les mêmes ficelles, savoir : "si tu ne
travailles pas, tu es coupable" devant la société comme autrefois devant
Dieu.
Le travail aujourd’hui ne sert que les rentiers, ceux qui
vivent des outils produisant des choses que de moins en moins de
consommateurs peuvent s’offrir. Le maintien de ce rapport obsolète au
travail participe d’une mise en compétition très semblable au "diviser
pour mieux régner", économiquement aussi bien que politiquement. Je
pense qu’il sert l’intérêt de quelques-uns au détriment du plus grand
nombre, de la planète, et au final : des rentiers eux-mêmes qui sont en
train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Tout cela
engendre beaucoup de souffrances et de tensions, luttes des classes etc.
—
Pour lever le doute : je ne suis pas un hippie et j’ai
d’autres rêves que simplement... je sais pas moi, fumer des joints
allongé dans l’herbe et entouré de lapins cro-mignons. Mon rêve à moi ce
serait plutôt de pouvoir enfin mettre à profit mes talents, ce pour
quoi j’ai fait des études, ce genre de chose. Plutôt que de faire des
trucs que d’autres pourraient faire aussi bien ou pire, passer des
journées à récolter des "preuves" comme quoi je cherche quelque chose
qui n’existe pas. Le travail entrave l’instinct productif des hommes et
prive la société du potentiel qu’ils renferment.