En sociologie des sciences, on remarque que les scientifiques contemporains héritent de cette volonté unicitaire et globalisante, quand ils cherchent un principe absolu, une théorie universelle jugée on-ne-sait-trop sur la base de quels critères, « la plus élégante », alors qu’elle n’est que « la plus économique »… cela n’est cohérent en Histoire des idées, qu’avec la mystique et l’ascèse monothéistes. Aussi atteint-on des sommets de sottise, entre Bolloré et Bonnassies, avec la parution de Dieu, la science, les preuves, qui en reste au degré de démontrabilité de la scolastique. Il est bon et intéressant de s’enthousiasmer pour les recherches, d’ailleurs la pédagogie mise en œuvre par Bolloré et Bonnassies est renseignante, mais les biais de sélection sont dangereux. Je songe toujours qu’on a beau trouver miraculeux l’agencement cosmique qui nous a rendus possibles, au fond, ce qu’on admire à chaque fois, c’est (tenez-vous bien) l’absolutisme d’une sorte d’absolution naturelle par la gratuité d’une règle néanmoins absolue. Moralement ça me pose problème. Au fond, on se laisse sidérer par la contingence, que nous sommes seuls à trouver psychologiquement. Nous nous prenons pour de petits miracles narcissiques. Psaume 139:14 : « je te loue ô seigneur de ce que tu m’as fait chose si admirable » – admirable : même étymologie au miroir, que miracle. Il s’agit de (se) mirer en en prenant plein les mirettes.
@Eric_F. Avant tout, c’est un pragmatiste. Dès qu’il affirma le subjectivisme, tout était permis, thymologiquement parlant. En fait, il l’avait toujours-déjà affirmé, avec sa récompensée Sculpture de soi.