65 ans, retraité. Du temps pour continuer à découvrir le monde. Vie active passée dans le technique, l’enseignement supérieur et l’industrie. Le tout (près de 40 ans) dans deux pays étrangers. Je redécouvre l’Hexagone.
La question du meilleur régime est très épineuse. Plutôt que de clamer une forme idéale, je me contenterais de décrire ce que l’on ne veut pas.
Je ne veux pas de représentants qui ne rendent compte que très rarement (quand ils le font) des décisions qu’ils prennent. Je ne veux pas d’électeurs ignorants qui votent sur des impressions basées sur de vagues promesses. Je ne veux pas d’élus qui se renvoient la balle et trouvent des boucs émissaires. Je ne veux pas des élus qui se concentrent sur le seul fait qu’ils veulent se maintenir dans leur mandat, coûte que coûte, adorent leurs prébendes et ne pensent jamais à démissionner en cas d’échec de leurs idées (quand ils en ont). Je ne veux pas d’absentéisme chronique des certains députés. Je ne veux pas de sénateurs élus par 60.000 grands électeurs. Je ne veux pas du secret de ministères comme Bercy. Je ne veux pas de maires pratiquant un clientélisme scandaleux et pratiquant le secret. Je ne veux pas du mille feuille administratif et de postes confiés aux copains. Je ne veux pas de vérités tronquées et de déclarations faites pour enfumer l’esprit public. Ce serait un début, mais la liste est longue.
Les historiens et chroniqueurs de l’époque disent TOUS que la démocratie directe a été un échec. Donnez-moi un exemple d’auteur qui la décrit comme un succès ? A propos de Thiers, il a écrit son hist. de la révolution vers l’âge de 30 ans, et les faits qu’il rapporte sont avérés. Même si il est devenu un personnage plus que douteux par la suite.
Personnellement, je ne crois pas à la démocratie directe, même si je trouve que celles que nous voyons sont assez lamentables. Il y a loin du voeu à la chose.
Tout ça me dépasse. Je vois dans les tentatives de trouver des voies nouvelles à nos gouvernements, trop d’idées très tranchées, pour ne pas dire binaires.
Agoraphiles contre agoraphobes, démocratie directe cotre démocratie représentative. Recours à l’antiquité et une société vue à la lumière de simplifications navrantes. Donc fausse piste.
Dans les deux formes d’agora, encore faudrait-il savoir pourquoi les ’philes’ seraient mieux instruits (dans le sens de connaissants) que les autres, ou vice et versa pour les ’phobes’. Les ’philes’ auraient-il la vertu du nombre et posséderaient la sagesse des peuples ? Ce n’est pas prouvé, même si on assiste par là à cette vieille réflexion biblique " Il y a de la sagesse dans le conseil du nombre". Ce qui n’est pas faux, ni vrai en toutes circonstances.
La démocratie directe a été testée pendant la révolution française et les résultats ont été très mauvais. Relisez les historiens, récents ou anciens, comme A. de Tocqueville, ou AdolpheThiers. Ce dernier décrit par le menu la démocratie directe et le chaos invraisemblable qu’elle a provoqué, suivi de répressions sanglantes.
A mon avis, on ne peut avoir tout l’un ou tout l’autre, même si les passions et les frustrations nous entraînent vers un pôle particulier.
je verrai plutôt une forme hybride (une sorte d’OGM démocratique) faisant appel aux deux (phile et phobe) selon l’objet en débat. Le référendum, et les débats régionaux ouverts, ainsi que le renvoi de certains élus par un corps de censeurs au dessus de tout soupçon, serait un début. Pour le reste, c’est à débattre, encore et encore.