merci de votre remarque. En général quand un être humain n’a que l’insulte à la bouche, c’est qu’il n’a aucun argument pour défendre. Je n’avais pas plus envie que ça de regarder la vidéo mais grâce à vous, je vais la regarder de ce pas. En général les intégristes religieux de votre genre n’ont que l’excommunication comme argument, ce qui rend intéressant le sujet. Continuez.
"Le ministre Gabriel Attal, après d’autres, parle de l’École comme
étant un « sanctuaire ». On peut ironiser sur le recours à un terme
religieux pour qualifier une École qui étant laïque est indifférente aux
religions et relève donc elle-même d’une institution non religieuse, ni
dans son contenu, ni dans sa forme. Parler de « sanctuaire » à propos
de l’École dévoile le désir inconscient que la laïcité soit la religion
de la République, son credo.
Mais, plus grave, vouloir sanctuariser l’École, vouloir donc que n’y
pénètre rien qui la profane, est commettre un contresens sur l’École
laïque, sur la République laïque et sur la laïcité. Il faut répéter
ceci, pourtant simple : la laïcité à l’École et dans les institutions de
la République signifie très exactement que dans les espaces qui sont
sous l’autorité de l’État, aucune religion n’est présente au titre dudit
État et que l’État ne fonde ses décisions sur aucune croyance
religieuse. Ce qui se voit à l’absence de signes religieux dans les
bâtiments, à la neutralité des agents qui, en toute rigueur, sont
indifférents aux religions, s’abstiennent évidemment de faire du
prosélytisme pour leur religion personnelle. Il n’est jamais compris
dans ce concept que les personnes qui ont recours aux services et aux
institutions de l’État doivent adopter la même conduite que celle des
agents, sauf à répondre du respect de « l’ordre public ». Autrement dit,
ce qui affirme le caractère laïque de l’École, pour se limiter à ce
cas, ce sont les bâtiments, les agents de l’École, les programmes. Il
n’y a aucun sens à attendre et exiger des élèves qu’ils adoptent le
comportement qui est celui des agents qui respectent ce principe. Les
élèves emportent avec eux, venant à l’école depuis la société civile,
des traits particuliers qui font le concret de leur vie (famille,
religion, ou absence de religion, etc.) et le fond de leur conscience.
Que l’École laïque forme le projet d’instruire quiconque en faisant
abstraction des particularités des uns et des autres et de conduire tout
le monde à exercer son jugement, est sans doute une tâche qu’on peut
accepter et saluer. Mais le principe de laïcité n’est pas, n’a jamais
été et ne doit pas être un shibboleth, un « mot de passe », un «
code » exigé pour entrer à l’École. Il n’est pas attendu des élèves
qu’ils soient laïques, si tant est que cette expression ait un sens. En
quoi porter un foulard ou un abaya est-il anti-laïque ? Jusqu’à présent
personne n’en a fait la démonstration. Leur interdiction, nous dit-on,
repose sur le fait que ces accessoires (foulard) ces vêtements sont des
signes religieux et que le port de ces signes manifeste une intention de
prosélytisme. Signes religieux et prosélytisme sont interdits à
l’École. Voyons cela."
...
"Oui, dira-t-on, mais vous oubliez que le port d’un signe religieux a une
finalité extérieure : faire du prosélytisme. C’est-à-dire amener les
autres à faire partie de la même confession. Cet argument laisse songeur
car il relève d’une psychologie bien fruste des interactions sociales,
surtout à l’adolescence, et concernant des accessoires ou des vêtements.
Et si la curiosité amène un élève à demander à la personne qui porte un
abaya pour quoi elle le fait, eh bien espérons que la réponse lui ait
appris quelque chose sur une habitude vestimentaire et sur ses vertus,
sur les motivations de celles qui le portent. Chacun en pense après ce
qu’il veut. Il faut n’avoir soi-même jamais essayé de faire adhérer un
collègue, un voisin, un ami à un parti, un syndicat, pour avancer que
porter un foulard ou un abaya est un instrument de prosélytisme.
"
... "Mais non, vous n’y êtes pas, vous êtes naïf, vous devriez savoir
qu’il est bien connu que des forces de l’islam rétrograde, rigoriste et
subversif complotent contre la France, sa République, ses valeurs, sa
laïcité. Alors qu’il y a des terroristes et des fanatiques assassins
dans l’ombre, des jeunes filles en foulard, en abaya, en burkini sur nos
plages et dans nos piscines, sont envoyées en commandos pour tester la
résistance de la République. C’est pourquoi il ne faut rien céder.
Il faut surtout être sérieux et cohérent. Car s’il est vrai que des
islamistes, attachés à notre perte, sont assez forts pour résister aux
interdictions légales que la France a multipliées contre le port de
certains vêtements et accessoires, tout en préparant de nouveaux
attentats, alors les gesticulations du ministre sont dérisoires.
Heureusement que nous faisons plutôt confiance aux services de
renseignements français, et à la justice qui s’occupe, entre autres, de
ceux qui ont été les déclencheurs de l’assassinat de Samuel Paty.
Gouverner par la peur est un procédé très ancien et qui marche bien. Les
jeunes filles avec foulards et en abaya tombent vraiment à pic pour
renforcer l’idée que nous avons besoin d’une poigne pour gouverner ce
pays, au prix du respect des libertés publiques et de la liberté de
conscience."