"je voulais savoir, ce qui concrêtement était pour vous un obstacle au vivre-ensemble ?"
En tout premier lieu, l’absence de commensalité, pour cause d’aliments et de boissons prohibés, et les obstacles aux libres relations libres et "naturelles" - en tout bien tout honneur ou pas - entre hommes et femmes mariées ou non.
Vous m’objecterez peut-être que des couples arabo-musulmans viennent chez vous manger le boudin arrosé au bourgueil, et que l’un d’eux est même échangiste, mais je peux vous affirmer qu’au sein de leur communauté, ils sont ultra-minoritaires pour les premiers, et ultra-ultra-minoritaires pour le second, ce qui fait qu’ils ne sont représentatifs que d’eux-mêmes.
"On se fiche de ce que disent les antiracistes institutionnels..."
Vous peut-être, moi pas. Ce sont eux qui tiennent le mégaphone, à qui on tend le micro, qu’on invite à la télé et qui ont, seuls, droit de cité dans les médias imprimés. Leur influence est énorme, et c’est elle que nous devons combattre. Et on n’y arrivera pas si on ne connaît pas leur discours aussi bien qu’eux.
"Vous pouvez précisez ce que vous entendez par là ?"
Ni plus ni moins que ce qui est écrit. La gauche est, par conviction, universaliste et elle croit en un sens de l’histoire qui débouchera sur l’édification d’une humanité pacifiée, fraternelle et solidaire, dans laquelle chaque être humain sera un frère pour tous les autres dans un "Vivre ensemble" au faux airs de paradis terrestre, indépendamment des différences de codes culturels.
Donc, quand on croit à ce genre de sornettes, on est obligé de croire à la vocation de toutes les communautés à se mêler les unes et les autres, même si les codes culturels sont inconciliables.
Et inconciliables à un point tel que les Arabes, les Espagnols et les Juifs ont pu vivre sept siècles durant*, sur un même territoire, sans que ce métissage généralisé auquel certains chimériques aspirent encore, ne produise un nouveau peuple appelé à se substituer aux Espagnols "d’origine"..
* Sept siècles, pour situer, c’est le laps de temps qui nous sépare du début du règne de Philippe le Long
"Dans votre exemple, il ne s’agit simplement pas de racisme
(...) ."
N’importe quel
antiraciste, même débutant, vous dira qu’il n’est écrit nulle part qu’il existe des codes
culturels rendant le "Vivre Ensemble" impossible et que le racisme, c’est précisément de croire qu’il y a des peuples qui ne sont pas faits pour vivre ensemble.
"Le racisme consiste à porter des jugements sur des personnes
selon des critères biologiques discriminants, ça va plus loin que la banale
incompatibilité culturelle"
C’est votre définition, je doute qu’elle soit
retenue par la galaxie antiraciste, et je vous renvoie à ma question initiale.
Pour le reste, je vous signale que pour un
antiraciste professionnel, comme Pierre-André Taguieff, le néo-racisme est
justement culturel. Il écrit, dans le Hufffington Postdu 27 septembre 2012 :
"Le rejet peut se fonder classiquement sur l’apparence
physique, notamment sur la couleur de peau, maisil tend aujourd’hui à
privilégier les caractères culturels, au premier rang desquels on trouve la
religion."
Comment peut-parler de "cas typique du racisme", sans donner une définition précise du racisme dont il est question ?
Imaginons une famille de souche, égarée dans une banlieue émotive qui ne l’a pas toujours été, et qui n’en peut plus de ses voisins malgré elle, de leurs moeurs, us, coutumes, traditions,pratiques et comportements, et qui finit par déménager en évitant tous les endroits majoritairement occupés par certaines populations, dont elle fuit, justement, la proximité.
Cette famille nourrit à l’évidence des préjugés. Elle est coupable de racisme.
Et à partir de là, comment peut-on prétendre que son "racisme" est un délit, une erreur, une mauvaise opinion, voire une bêtise qu’il convient de combattre, en amont, par une argumentation rationnelle, et que le recours à l’intelligence serait le bienvenu pour lui permettre de surmonter le principe de précaution (raciste) qui l’anime ?