Ce 8 juillet, le lecteur assidu
d’Agoravox que je suis découvre avec surprise cet article du 18 juin et ses
deux vidéos.
Je découvre aussi Aurélien
Barrau, et je le découvre comme le plus intéressant, le plus solide, de tous
ceux que j’ai entendus ces dernières semaines
réfléchissant publiquement sur le sujet.
Je crois,
"Mao-Tsé-Toung", que vous vous trompez quand vous le présentez comme
un naïf face à la politique "sérieuse". J’ai déjà lu récemment,
ailleurs sur Agoravox, ce genre de jugement sur René Dumont qui disait déjà presque
la même chose que Barrau il y a quarante ans.
Dumont, Barrau, Chouard, sont des
citoyens parliculièrement lucides et utiles politiquement, beaucoup plus que les "politiciens"
professionnels qui font la politique "sérieuse" conduisant sérieusement le monde à la catastrophe.
La pratique politique devra être "horizontale" (les
décisions prises et constamment
réadaptées après réflexions et choix collectifs). Il y a probablement
beaucoup à prendre chez Étienne Chouard et ses proches en ce domaine.
L’inadaptation aux besoins humanitaires
actuels de la démocratie "représentative" telle qu’elle est
actuellement conçue et mise en place était déjà visible dans le résultat
électoral de René Dumont en 1974 (juste un peu plus de 1% de votes sur son
nom).
Mais c’est surtout durant les
années suivantes que cela s’est confirmé : les journalistes, en place ou en
formation, ont vu dans ce résultat la "preuve" que les informateurs ne doivent pas réfléchir
sérieusement aux problèmes les plus importants. Les politiciens, de toutes
tendances, ont conclu pareillement.
Il est clair pour moi que
l’habitude prise, principalement "à gauche", de désigner "La
Finance" comme seule responsable de sette situation est une très mauvaise
habitude. Ce sont tous les citoyens
qui, dans leurs partis, syndicats, associations représentatives de toutes
sortes, sont maintenant enfermés dans "l’interdiction de réfléchir
sérieusement".
Bien d’accord : les gens au pouvoir politique ne changeront pas et il faut (vite) les remplacer (mais comment, je n’en ai pas la moindre idée).
Attention tout de même à ne pas en rester à la formule "Ces hommes politiques sont intimement liés à la finance qui constitue le cœur du système". Le coeur du système est aussi dans les médias et dans tous les partis politiques. N’oublions pas que Macron n’est à la présidence que parce que la "Gauche" l’y a conduit.
Cette "Gauche" est aussi loin que toutes les Droites des préoccupations dont nous discutons ici.Par ailleurs,dans l’émission d’A2je n’ai vu que des gens préoccupés par leur propre sort et par celui de leurs enfants, pas vraiment du sort de tous après l’effondrement qu’ils attendent (que certains souhaitent même).
Le sens de l’indispensable solidarité mondiale est très peu présent chez eux et, à cause de cela, leur préparation à la catastrophe n’est pas seulement égoïste. Elle a aussi un côté naïf et dérisoire, voire même grotesque.
N’ayant plus la télévision depuis 35 ans, je remercie Croa de reproduire ici cette émission. Je vais la regarder avec attention mais je voudrais dès maintenant faire une première remarque : dans la présentation par Croa comme dans les premiers commentaires on semble considérer que c’est à un "effondrement" qu’il faut ou non s’attendre, ainsi qu’aux "violences" qui l’accompagneront ou pas.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises sur Agoravox, je crois que ce sur quoi nous avons à réfléchir et à nous engager c’est ceci : les responsables politiques et médiatiques aux pouvoirs actuellement vont-ils — et peuvent-ils — reconnaître l’évidente nécessité d’une triple décroissance, de la population mondiale, de la production et de la consommation mondiales, ainsi que, bien sûr, d’une radicale modification de la répartition des richesses naturelles et de celles qui sont produites par le travail des hommes ?
On ne doit pas être fataliste. On doit remplacer "l’effondrement" et les "violences" par la prise de conscience des peuples, et la remises des pouvoirs de décision, à tous les échelons, à de vrais responsables qui seraient eux aussi conscients de cette nécessité des décroissances et modification radicale exposées ci-dessus.