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@sls0
Comme toujours... la crise sanitaire est devenue le nouvel abcès de fixation de la dissidence du web, des complotistes et des crétins savants, après la liste antisioniste, Dieudo, les quenelles, jour de colère, manif pour tous, je suis charlie, gilets jaunes, notre-dame de Paris, etc... et dans 6 mois ou un an ils seront tous passés à autre chose mais toujours au même point : à animer le grand café du commerce en ligne, à protester derrière leur écran, à dénoncer le "totalitarisme" en France, etc.
Les errances des autorités et la gestion calamiteuse de la crise — comme presque partout ailleurs — permet aussi à ces crétins de se complaire dans la posture autosatisfaiste du pseudo-rebelle qui croit que s’affranchir des règles est forcément une preuve d’intelligence. Si c’était limité au web et à l’univers calfeutré de ces asociaux, ce ne serait pas un problème, mais malheureusement cette démagogie se diffuse aussi dans le milieu scolaire où certains s’exonèrent à bon compte des règles et des consignes qui sont forcément réservées aux "moutons".
C’est la multiplication des gestes barrières qui est censée créer une dynamique comportementale intégrée par le citoyen conscient du contexte. Pour ma part, je ne ressens pratiquement aucune contrainte, je ne vois pas en quoi le fait de consentir provisoirement à porter le masque ou veiller à respecter la distanciation sociale réduit ma dignité ou ma liberté. Je maintiens la plupart de mes activités. On a évité globalement le chaos sanitaire et social qu’ont connu certains pays (USA, Inde...). Le guichet national verse des aides sociales et des compléments de salaire à un niveau pratiquement inégalé dans le monde, mais non, nous sommes forcément les pires, les moins bien lotis, les plus malheureux... cet égocentrisme franchouillard et cette incapacité à l’abnégation est vraiment un trait peu flatteur de notre psychologie collective. On est vraiment devenu le pays de la geignardise, des "veaux" et non pas des moutons, comme disait De Gaulle, c’est à dire des gens qui refusent d’avancer ou de tirer dans la bonne direction, sans même savoir pourquoi, par simple refus obstiné. Cette forme d’adhésion libre à la volonté générale fait pourtant partie du contrat social. Ce ne sont pas les mesures vues de manière isolée qui protègent mais bien cette adaptation temporaire de nos comportements en société qui forme la "barrière" pour protéger les plus fragiles et limiter la circulation du virus.
Mais on se retrouve face à des crétins qui ont une lecture exclusivement politique de la crise et qui considèrent que refuser le port de la "muselière" et/ou la distanciation sociale est la nouvelle manière de résister au NOM ou à la dictature macroniste, un peu comme à l’époque de la quenelle. Comme toujours on a le défilé des guignols antisystèmes et des pseudo-experts des "médias" droitards pour entretenir ces gens dans leur incurie intellectuelle. Voilà, c’est le nouveau gimmick dissident qui ne donnera rien de plus que les autres sur le plan politique.
Ah si, petit fait nouveau quand même, cette crise met pour la première fois d’accord les libéraux pur jus (qui dénoncent le "sacrifice de la jeunesse" pour sauver quelques "boomers" surprivilégiés, et l’arrêt de la machine à croissance), et les complotistes, unanimes pour rejeter les mesures sanitaires.
J’allais presque m’intéresser à cette histoire et hop, Soral est déjà libre.
Il va comparaître pour ses propos et sera relaxé ou condamné à une amende. J’ai plus l’impression que c’est une sorte de ramdam délibéré suite à la suppression de ses comptes youtube. Soral a besoin régulièrement d’envoyer une carte postale judiciaire à ses soutiens qui le voient comme un martyr.
Même les réactions des médias sont plutôt neutres et distanciées par rapport à ce qu’elles étaient il y a quelques années, le fait est que ces appels ouverts à la révolution fasciste sont difficiles à prendre au sérieux et ce d’autant plus que Soral a dit le contraire pendant des années en expliquant à ses partisans que la violence révolutionnaire était une arnaque et qu’il fallait faire du "méta-politique"... mais évidemment, ça, c’était durant la période des conférences lucratives de la "dissidence".
Soral n’est pas crédible comme agitateur révolutionnaire, son public est plus vieux, plus homogène socialement et plus clairsemé, l’audience d’ER est déclinante. Il sort en fait peu à peu de l’attention des médias ce qui le pousse sans doute à faire ce genre de coup d’éclat pour remonter quelques jours ou quelques heures dans les fils d’actus...
@beo111
C’est incroyable de toujours tout ramener à des considérations électoralistes et des stratégies d’épicier qui n’ont aucun intérêt quand on veut reconstruire quelque chose. L’expérience de l’UPR devrait pourtant avoir convaincu tout le monde que le fait de se placer en adversité avec le RN tout en cherchant à "récupérer leur électorat" ne change rien à la perception médiatique de certains messages.
Le problème des souverainistes c’est qu’ils sont de plus en plus enfermés dans un ghetto idéologique à force de s’appuyer sur des franges de plus en plus réduites de l’électorat. Cela leur donne l’impression d’être forts parce qu’ils sont surreprésentés dans une marge de l’électorat où il y a en plus beaucoup d’abstentionnistes et de militants virtuels (qui ne font jamais de la politique dans la réalité). Mais en réalité ils sont faibles et devenus presque inaudibles auprès du grand-public et des classes moyennes.
Il faut arrêter aussi de considérer les électeurs comme une masse aveugle, suiviste et débile appartenant à un parti et que l’on peut "récupérer". Asselineau méprise les Français, ne cesse de les essentialiser et de les prendre pour des crétins qui n’aspirent qu’à trouver un chef providentiel pour les conduire et les guider. Il faut en finir avec cette culture de technocrate bouffi de certitudes qui ose estimer qu’il serait devenu "riche" en raison de ses "diplômes" s’il ne s’était pas consacré si généreusement à la politique ; rien que pour cette déclaration, Asselineau se disqualifie complètement. Ca résume tout le personnage sans même entrer dans les détails scabreux des affaires de harcèlement dont il est l’objet. Qu’il retourne pantoufler dans un conseil d’administration ou un ministère s’il estime avoir raté l’opportunité de s’enrichir facilement de cette façon. On est vraiment dans le réflexe castiste de la pseudo élite méritocratique française : j’ai passé un concours, j’ai le droit d’être riche et puissant.
C’est d’ailleurs une des raisons de la scission au sein de l’URP, les "rebelles" ayant fini par reconnaître l’absence totale de démocratie au sein de ce parti qu’Asselineau justifie par la nécessité de maintenir une machine de guerre électorale. Une machine de guerre pour faire 0,5%.
Je ne sais pas si le "théorème de la chèvre morte" est politiquement significatif, je pourrais lui opposer le "théorème du jackpot" qui fait croire à certains qu’ils sont en mesure de "récupérer" à la fois l’électorat du RN et des LR.
@Qaspard Delanuit
J’ai fait un effort concernant la longueur des posts (et j’ai moins de temps pour écrire) mais je ne demande à personne d’aller au bout d’un pavé. Mais bon parfois, une opinion amène une idée qui amène un développement...
L’UPR aurait du rester une sorte de think tank souverainiste ouvert. Asselineau a choisi d’en faire un parti pour assouvir de vieilles ambitions personnelles ("pour la France" bien entendu) et a perdu son pari électoral. Le parti étant entièrement ancré autour de la personnalité du fondateur, les problèmes ne pouvaient qu’arriver.
Ceci étant dit le souverainisme a de forts vents contraires. Beaucoup de gens, même quand ils pensent que l’Europe entraîne plus d’effets négatifs que positifs pour la France, sont aussi bien souvent persuadés que la France serait balayée comme un fétu de paille en dehors de l’Europe, dans cette mondialisation de colosses. Il y a des éléments tangibles dans cette vision des choses, et des complexes inculqués par 30 ou 40 ans de propagande européenne négative. Négative dans le sens où ne parvenant pas à faire naturellement ou spontanément aimer l’Europe, certains, pour la faire aimer, ont voulu expliquer que la France était trop fragile, trop faible, trop archaïque, trop française, etc.
Le problème c’est que les souverainistes identifient rarement cette complexité ou préfèrent l’ignorer en restant dans une logique manichéenne. Ils balaient tout ça en disant "La France peut tout, en étant souveraine", message circulaire qui passe de plus en plus mal auprès d’une large partie de la population qui entend le contraire à longueur de journée, et le constate parfois, en découvrant par exemple que l’Etat a été incapable de gérer une crise sanitaire rapide. Le Brexit est en train de montrer ou va démontrer que l’article 50 n’a aucune vertu magique. Plusieurs industriels pro-Brexit ont déjà annoncé qu’ils renonçaient à produire en Angleterre pour des raisons de coût. Ils préfèrent clairement payer des droits de douane plus élevés pour importer leurs produits en GB que de relocaliser des usines et des chaînes de production intégrée en Angleterre.
Par ailleurs c’est bien gentil de poser le débat sur la souveraineté autour des enjeux de macro-politiques ou de géopolitique internationale, mais la souveraineté au sens propre commence par le pré-carré. Quand les Français placent la sécurité en haut de leur préoccupation, ils demandent de la souveraineté. La première prérogative du souverain, surtout en France, état centralisateur où la justice a été construite par le Roi, est de faire respecter la loi chez lui, c’est à dire être proprement souverain.
Or, voilà un sujet qui est complètement sous-traité par les souverainistes quand il n’est pas écarté dédaigneusement comme une lubie de droitistes ou de frontistes. Certains ont l’impression que pour ne pas être taxé de proximité avec le RN ou la frange dure de LR, il faut bazarder tous ces sujets. Asselineau a d’ailleurs fait beaucoup de tort en expliquant que ces sujets étaient "diviseurs" et "clivants" par rapport aux "vrais enjeux".
Et on pourrait en soulever de nombreux comme ça qui ne sont jamais évoqués par les souverainistes, qui réduisent en gros la souveraineté au fait de battre monnaie. C’était vrai au Moyen-Age. Est-ce que ça l’est aujourd’hui, de la même manière, à l’heure de la planche à billets généralisée ? J’ai pas forcément la réponse, c’est un sujet complexe qui mériteraient des réflexions plus importantes qu’un rejet dogmatique et presque superstitieux de l’euro.
Sur tous ces sujets les souverainistes devraient réfléchir et se demander en quoi consiste(rait) une vision souverainiste actualisée susceptible d’intéresser des gens qui ne sont pas des "mâles blancs de plus de 50 ans".
Le fait de se rassembler (réellement ou pour la devanture) est sans importance, c’est le nombre de personnes que tu rassembles et leur qualité qui importe. Si tu parviens à rassembler 100 débiles derrière une bannière, tu as mis 100 débiles derrière un drapeau, bravo.
Eriger le rassemblement comme une vertu en soi est déjà une forme de constat d’échec ou d’aveu d’impuissance.
Tous les "souverainistes" qui ne pouvaient pas se piffrer avant d’admettre chacun à leur façon leur insignifiance politique et électorale appellent maintenant au rassemblement, mais au-delà du coup de com’ ils le font tous depuis leur propre chapelle en conseillant aux autres d’abandonner leur tournure d’esprit partisane et leurs oppositions mesquines pour rejoindre la "maison commune".
Des chaînes youtube, un parti "souverainiste" en pleine implosion auquel Marianne a consacré un bon article :
et des militants du net épars aux options idéologiques "à boire et à manger" (souverainistes de gauche, de droite, nationalisme, antisionisme, royalisme, fétichistes de la sortie de l’euro et du frexit, complotistes faisant la chasse aux franmacs...), tout ça ne peut pas constituer un "rassemblement".
"Asselineau a voulu faire un parti de masse, en prenant un peu n’importe qui. Il a laissé des farfelus dans sa liste, adeptes des chemtrails ou des complots francs-maçons, et très actifs sur les réseaux sociaux. Ce type de comportement complotiste fait fuir les médias et les électeurs. J’espère que la participation ne sera pas trop haute, sinon ce serait le signe que la base de rageux d’Internet, de cyber-militants qu’on ne voit jamais sur le terrain, s’est mobilisée pour Asselineau."
Ce qu’il faudrait faire au contraire, c’est premièrement créer une vraie structure politique et dirigeante associant des personnalités compétentes dans leur domaine au lieu de courir après une masse sociologique qui n’est pas réellement là ou de chercher à créer l’illusion d’une adhésion de masse aux idées souverainistes (comme l’UPR et sa mythologie auto-entretenue du nombre d’adhérents). Puis dans un second temps s’adresser à la classe moyenne française, c’est à dire la masse de la société, des gens qui ont des salaires moyens, des vies partagées entre petites ou grandes galères et la perspective de deux semaines à la plage en famille, des retraités qui s’inquiètent du maintien de leur pension, ou même des banlieusards qui désirent quelque chose de mieux pour leurs enfants, bref des gens "normaux" qui ne pensent pas à renverser le système, faire la chasse aux pédosatanistes et dont l’unique obsession n’est pas de pousser Macron à la démission.
Le Français de base pense avant tout à son épargne, son emploi, ses vacances, sa retraite, les conditions d’éducation de ses enfants, à la rigueur le sort du voisin pour les moins égoïstes. Ca peut paraître tristement trivial et matérialiste mais c’est la donnée de base d’une démocratie moderne, c’est à dire d’un régime politique reposant sur une relative égalisation des conditions de vie et non sur un fumeux concept grec par ailleurs discutable quand on essaie de le réintroduire artificiellement dans la donne politique. Le fait est que la plupart des gens en France ont encore trop à perdre pour adhérer à des formules politiques trop radicales ou à l’issue trop incertaines. En revanche ils ont déjà assez perdu pour redouter les conséquences que pourraient avoir des ruptures économiques ou institutionnelles majeures. Et la vision de la précarité dans laquelle commence à être plongé pas mal de monde a plus l’effet d’un repoussoir que d’une motivation à renverser la table. Les gens préfèrent se raccrocher, à tort ou à raison, à l’idée qu’eux ou leurs enfants pourront faire partie des "gagnants" de la méritocratie pour peu qu’ils fassent les efforts qu’on attend d’eux ou qu’on leur demande. La vieille idée d’origine religieuse selon laquelle les chômeurs ont quelque part "mérité" leur sort ou ne font pas assez d’effort pour s’en sortir est une des idées les mieux partagées des Français, indépendamment de leur classe sociale et quand bien même ils savent que ces millions de chômeurs sont aussi le produit de décisions politiques désastreuses ou du contexte économique. Ca montre bien que les gens dans leur majorité ne se déterminent pas politiquement en fonction d’une idéologie mais en fonction d’idées pré-politiques ou de critères de compréhensions largement soumis aux préjugés ou à l’air du temps. Prétendre les "ré-éduquer" ou leur expliquer le fonctionnement des choses est une autre illusion, et le comble de l’arrogance.
Moi, je fais de la politique avec hauteur de vue : les allées du pouvoir, les rencontres avec les grands dirigeants, j’ai donné. C’est excitant, on rencontre des gens intelligents. J’aurais pu, compte tenu de mes diplômes, être riche, mais ce n’est pas la route que j’ai choisie. A un moment, il faut se concentrer sur l’important. L’important, c’est la France. (Asselineau)
Beaucoup citent le Brexit en contre-exemple, mais le Brexit est parti de la frange conservatrice des élites financières de Londres, puis est devenu une idéologie de retraités et de petits propriétaires nostalgiques de l’Empire britannique. Les travailleurs ne se sont ajoutés qu’à la fin, après un travail de sape idéologique de 10 ou 20 ans et sur la base de promesses mirobolantes qui ne seront jamais tenues. Ca n’a n’a jamais été un mouvement contestataire ni réellement populaire.
Car le tour de passe-passe des souverainistes français, c’est de prétendre qu’il existerait comme en Angleterre une majorité sociologique "silencieuse" en faveur du souverainisme ou des idées souverainistes, ce qui est complètement faux. Même Philipot qui disait à une époque que 40% des Français étaient favorables à la sortie de l’UE (en interprétant des sondages d’opinion de manière biaisée) a fini par admettre que le "combat souverainiste" était perdant à court et moyen terme sur le plan électoral.
Macron a même réussi à embrouiller un peu plus les esprits et les lignes en martelant son "souverainisme européen" qui est une pure construction théorique.
Quand on est petit et faible, ce qui est le cas objectif des "souverainistes" (10-15% de l’électorat au max), il faut être élitiste, pas démocrate. Il faut être qualitatif, pas quantitatif. Prétendre fédérer une armée de mécontents en guenilles aux idées hétéroclites et les envoyer à la conquête de la citadelle du système, c’est se vouer à l’échec.
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