@basile La famille de Nicolas de Staël par exemple.
Erreur de ma part. de Staël est une famille originaire de la
noblesse allemande (von Staël-Holstein ), famille qui a essaimé en Europe, en France entre autres avec
Mme de Staël, et en Russie avec les ancêtres du peintre Nicolas de Staël, dont
l’origine est donc plutôt allemande que française, la France étant son pays d’adoption.
Malheureusement pour moi, avec
un zéro derrière le 4, et même un peu plus.
Mais la question que vous
abordez est intéressante : quel pouvoir d’attraction de la Russie ?
Mes fils répondent : nul.
Ça n’a pas toujours été le cas. Des familles françaises
sont parties en Russie dans le passé (malgré les écrits de Custine), pour
diverses raisons. La famille de Nicolas de Staël par exemple. On voit parfois
sur le mainstream un ancien ambassadeur de France à Moscou commenter la guerre
d’Ukraine, Jean de Gliniasty (il a été viré par le Quai car pas assez russopoutinophobe),
une famille française émigrée en Russie revenue en France …
Ensuite, il y eut quelques familles de communistes qui ont
rejoint la patrie du socialisme, dont des Russes blancs (nostalgie, nostalgie ... qui fait faire des conneries) ! Pas mal sont
revenus, certains sont morts au Goulag.
Mais tout ça ne fait pas une armée, c’est marginal, encore
moins un « grand remplacement » en Russie.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Ça n’a pas changé, la Russie en elle-même n’attire pas. Il
faut des circonstances politiques particulières en France ou en Russie
(communisme) pour déclencher une émigration populaire vers la Russie. Pourquoi ?
Le climat d’abord, le froid. L’histoire ensuite, plus
sanguinaire que la nôtre, en particulier l’ère soviétique. Et puis la répression des
idées et du militantisme anti-pouvoir encore en vigueur fait peur (Vladimir Karza-Mursa
condamné à 25 ans). Kara-Mursa, c’est Dostoïevsky condamné à mort puis au
bagne (Souvenirs de la maison des morts). Les traditions se conservent.
C’est, je crois, ces traditions repoussantes qui font que mes
fils parlent de « pays de merde ». Beaucoup plus que l’absence d’iPhone
et de plein d’autres gadgets qui sont un peu les attrape couillons du
capitalisme (c’est ce que je pensais quand, au Louvre, je me trouvais l’autre
jour bousculé par la foule devant la Joconde, tous iPhone en l’air pour
photographier le tableau, les cons).
Il reste que je me suis parfois posé la question, comparant
mon appareil photo Canon au Zenith soviétique que m’avait offert un ami :
il y a comme un gouffre culturel/technique entre ces deux objets. Et que cache ce gouffre
culturel, pour le reste ? Question angoissante, qui retient en France … pour le moment car la France devient aussi, doucement, un pays de m.....
La biographie de Robert Kouchelevitz (95 ans) vaut le détour.
Né à Paris en 1928 de parents (commerce de fourrures du côté
de Dupleix) venus d’un shtetl de Biélorussie.
Sa mère et lui passent en zone libre, le père reste à Paris.
Le père est arrêté en tentant de passer en zone libre et disparaît
à jamais à Auschwitz.
Robert apprend le métier de berger dans le sud de la France,
et rate en partie l’école mais passe le bac avec succès.
De retour à Paris après la Libération (une partie de sa
famille - oncles, tantes - restée à Paris a disparu), s’inscrit dans un cours
préparatoire aux Arts et Métiers.
Passe le concours des A et M en candidat libre (sa prépa. n’a
pas voulu l’inscrire au concours : restes de Vichy). Il est reçu 1er.
Aux A et M, ses professeurs le remarquent et lui suggèrent de
préparer le concours de Polytechnique après sa sortie des A et M, dont il sort
1er.
Il prépare Polytechnique en 1 an à Louis le Grand. Il est
reçu 1er.
Il sort 1er de Polytechnique, loin devant le 2ème.
Il fait l’école des Mines.
Il change de patronyme et devient Robert Dautray.
Il s’engage dans la recherche en physique de la matière au
CEA.
1967 : De Gaulle et Peyrefitte se désespèrent de voir
que la Direction des Applications Militaires (DAM) ne parvient pas à faire
marcher la bombe H (les essais à Mururoa échouent) et nomment Dautrey comme
chef du projet H.
Avec l’aide d’un savant britannique bienveillant qui avait
développé la bombe H anglaise (William Cook) et d’un général français qui a le contact (secret)
avec Cook (général Thoulouze), il réoriente la DAM vers une autre solution d’amorce
de la bombe H, avec succès. Ce titre de "père de la bombe H" lui est néanmoins contesté, Michel Carayol, collaborateur de Dautray, étant un autre acteur majeur dans le développement de la bombe H française.
Il est élu à l’Académie des Sciences.
Il est infiniment reconnaissant aux Français ordinaires qui
l’ont aidé et protégé (dont des gendarmes), lui et sa mère, durant l’Occupation.
Il n’a aucun humour, du moins au vu de sa bio, et un profil psy. un peu « autiste
Asperger » génial.
Une bio. extraordinaire qui illustre ce qu’a pu être cette terrible
période de l’Occupation.
@juanyves Si le fait de ne pas produire d’iphone ou de la musique shobiz c’est ne rien produire, on est grave.
Pour les jeunes, c’est ce qui compte, c’est leur univers avec Facebook, Twitter, TikTok (tiens, les Chinois ont vite compris).
Demain, c’est Chatgpt et ses clones qui battront la mesure. Les Chinois ont là aussi compris qu’il fallait se bouger sur ce créneau.
Avec les Russes, on est à la ramasse sur ces trucs de fou. Faudra qu’on (les Européens) s’allie avec eux pour proposer autre chose. C’est mal parti ...
On voit se déployer un mécanisme humain assez redoutable et
qui fonctionne toujours impeccablement, comme par le passé : la déshumanisation
des ennemis.
Cela rejoint le slogan, c’est la même mécanique rationnelle,
pas besoin de recourir à la relativité : « pas de liberté pour les
ennemis de la liberté », « pas d’humanité pour les ennemis de l’humanité
(nos ennemis) ».