@yoananda2

"Une pierre par exemple, c’est "réel". Je ne peux pas passer au travers, pas plus que la libellule ne le peut."

En effet. Mais suffit-il qu’un énoncé (celui-ci ou un autre) ne soit pas un mensonge pour qu’il soit nécessairement l’expression de la vérité ? Ben non, vous savez bien que plein de théories fausses ont été exprimées par des gens sincères dans l’histoire des sciences (et même quotidiennement par tout le monde). Donc même quand on dit la vérité au sujet de ce que l’on pense, il peut arriver qu’on ne dise pas la vérité au sujet de ce qui est : il suffit pour cela de commettre une erreur, d’être mal informé, etc. Le mot vérité a (au moins ) deux sens. Et je comprends très bien le sens dans lequel vous l’employez, puisque moi-même je l’emploie de la même façon dans la vie quotidienne. Cependant je l’emploie différemment en épistémologie (comme bien d’autres mots qui ont un sens courant que tout le monde comprend ET un sens scientifique ou philosophique un peu différent ou plus précis). 

"Mais quelque part, je comprends votre logique, puisque au final, le phénoménologique, c’est tout ce qu’on peut expérimenter. Peut importe ce qui existe, on ne ne connait que via le phénomène. L’existant est en un sens inaccessible dans son être, ontologiquement. Donc le mot réel ne peut pas servir pour décrire l’existant, il ne peut que servir pour décrire le perçut, celui qui nous donne justement le sentiment de réalité. C’est bien ça votre position ?"

Oui, c’est bien cela. Mais je serais aussi d’accord pour dire qu’il y a une "réalité phénoménale" et une "réalité ontologique" qui nous échappe. Exemple : quelle est la réalité ontologique du bruit que fait un arbre en tombant dans une forêt si aucun animal n’est présent pour l’entendre tomber, pour assister au phénomène sonore ? Est-ce que c’est toujours un bruit, d’ailleurs ?