Je suis dans le courant de pensée de la majorité des lecteurs Agoravox sur bien des points, mais pas sur celui-ci : ce que vous voyez comme un recul est en fait une avancée.
Je suis bien content de pouvoir parler avec les gens de la boîte en anglais (certes "basic"), qu’ils soient Indiens, Chinois, Brésiliens, Japonais, Allemands, etc.
La semaine dernière, j’ai dû déchiffrer un travail expérimental fait par un Allemand. Il a rédigé tout son rapport d’essais en allemand, j’ai fait de l’allemand, mais l’allemand technique, non. Je vous garantis que j’ai bien galéré, et Google translate ne m’était presque d’aucune aide. Qu’on ne me dise pas que je n’ai qu’à apprendre l’allemand technique :
1/ apprendre une langue, cela prend un temps considérable.
2/ et c’est du temps perdu, je dis bien : perdu. Il y a des différences considérables sur les résultats qu’on peut obtenir entre certains langages informatiques (e.g. Python) et d’autres (e.g. Haskell). Il y a des vraies catégories de langages informatiques. Ce n’est pas le cas pour les langages humains qui ne visent qu’à exprimer avant tout des choses de la vie de tous les jours. Ce temps perdu pourrait être consacré à d’autres choses :
pour ma part, je pense qu’un peu de science sérieuse, et pas seulement
pour les ingénieurs, serait très profitable. Moi je crois en la
possibilité de la sience d’apporter le progrès (remarquez bien que je suis contre le nucléaire). Aujourd’hui, la science
n’est pas assez avancée (pour plein de raisons, je pense qu’il manque
des choses dans le domaine de l’énergie et de la propulsion), du coup
ses développements techniques apportent plus de problèmes que de
solutions. Pour changer ça, il faut avoir des gens qui aient des formations scientifiques de qualité. C’est ce que sont en train de réaliser certains pays asiatiques, si j’en crois les "bruits de couloir" (remarquez que je n’ai pas été voir moi-même).
3/ Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, il y a de plus en plus de langues différentes dans la formation des cadres, pas seulement l’anglais. Ce n’est pas en formant comme aujourd’hui des "managers multilingues" en école de commerce, tendance qui se répand dans les écoles d’ingénieurs, que l’on va avancer sur les problématiques scientifiques et techniques. Le niveau scientifique dans les filières scientifiques généralistes baisse, la seule matière où il monte par rapport à 30 ans en arrière, c’est dans les langues (je mets l’informatique à part car il y a 30 ans, il n’y en avait quasiment pas). Je ne parle même pas de certains des cadres qu’on voit parfois à la tête de grosses boîtes et qui n’ont pas de formation scientifique et technique, à une époque où les développements techniques vont très vite et sont le moteur de l’économie.
Sur ça, on est bien d’accord, Erwanet ! Et est-ce que toutes ces infrastructures viennent avec leur lot de fonctionnaires à vie ?
En plus, je trouve que rien ne vaut une bonne médiathèque avec des livres, plutôt que des écrans tactiles. Cela coûte moins cher, et l’apprentissage est plus efficace, et de loin.
Maintenant, il y a d’autres problèmes à traiter pour les libéraux : par exemple qui crée l’argent actuellement, et qui doit le créer. Problème beaucoup plus grave.
Par contre, je suis pour la réduction du temps de travail : ce que les libéraux n’ont pas compris, c’est que le travail sous sa forme actuelle finira par disparaître, et que le processus à déjà commencé (cf mes textes ci-dessus). Donc réduisons sur la planète entière : 30 heures par exemple, de manière à partager le travail. Sinon, c’est aussi nier que la lutte des classes existe.
" Vous avez parfaitement le droit d’arreter de travailler, de vous
chauffer gratuitement et de vous déplacer gratuitement. En terme libéral
Vous ne vous pouvez juste pas forcer les autres à travailler ou le
financer pour vous. Tout doit être consenti. "
Je crois que je suis de votre avis : les salaires pourraient être plus élevés avec moins d’impôts, les transports étant alors plus chers, mais comme il y a moins d’intermédiaires, moins de dissipation, le système est plus efficace. Cela dit, je ne pensais pas à ça, mais au fait que la science finira par nous donner les moyens de s’émanciper de toute forme de travail forcé.